18 Janvier 2025
Le rapport produit par la Délégation aux Outre-mer de l'Assemblée nationale, Philippe Gosselin et Davy Rimane, met en lumière la nécessité de réviser le lien institutionnel entre la République et ses territoires ultramarins. Ce document, publié en janvier 2025, s’appuie sur des consultations locales, des comparaisons internationales et des études historiques pour proposer des recommandations en réponse aux aspirations spécifiques des territoires. Voici les points clé à retenir :
Le rapport souligne que l'absence de vision stratégique pour les Outre-mer nuit à leur développement et à leur intégration au sein de la République. Il appelle à un « nouveau pacte » basé sur la reconnaissance des spécificités locales, une gestion décentralisée et une meilleure valorisation des atouts ultramarins.
Pour les Antilles, la question dépasse une simple réforme institutionnelle. Les collectivités locales disposent déjà de marges de manœuvre significatives dans le cadre des statuts actuels. Toutefois, leur efficacité est souvent limitée par une gestion fragmentée et une absence de vision économique partagée.
Le véritable défi réside dans la construction d’un dialogue sincère entre l’État, les élus locaux et le monde économique, afin d’élaborer un projet de développement ambitieux et adapté aux réalités du territoire. Ce manque de concertation engendre un profond désenchantement de la population envers ses autorités, perçues comme incapables de répondre aux besoins essentiels et de dessiner un avenir crédible.
Au-delà des statuts, c’est une meilleure gouvernance, fondée sur le dialogue constant, la coopération et la responsabilité, qui pourra redonner confiance et espérance aux habitants du pays. Le jour où nos obsessions de développement seront supérieures à nos obsessions identitaires, alors l'espoir reviendra. Le jour où la frontière stupide qui sépare le monde politique et le monde économique tombera, alors commencera notre “remontada”. Le jour où on exploitera sans complexe les avantages de notre statut actuel, alors on gagnera ! Il faut pour cela abandonner définitivement les postures idéologiques qui nous enferment dans des impasses identitaires, et se sentir enfin forts de ce que nous sommes : Martiniquais, Français et Européen.
Me revient en mémoire l’interpellation récente d’un député Franco-italien de passage en Martinique : “Ne faites pas l’erreur de choisir : Parce que vous êtes Martiniquais, vous êtes Français. Parce que vous êtes Français, vous êtes Européen. Et donc, parce que vous êtes Martiniquais, vous êtes chez vous à Paris, à Berlin, à Rome ou à Madrid ! Vous avez en mains des atouts exceptionnels. Utilisez-les, bon sang !”