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1 Mars 2022
Après Ubuntu et Recta Linea, j'ai le plaisir de vous annoncer la sortie de mon 3ème livre intitulé Une Minute, publié aux Editions du Panthéon.
Ce texte a été écrit en Martinique entre le dix-sept mars et le dix avril 2020, pendant les trois premières semaines du « grand confinement ». Dans la période la plus incertaine de la pandémie, quand l’information était loin d’être complète et quand plusieurs croyances s’entrechoquaient pour tenter de devenir des vérités. Quand on savait peu de choses sur le Covid, mais qu'on avait des avis sur tout.
Les débats d’experts, trop vite sortis de leur confinement naturel, entraient de plain-pied dans les médias avides de certitudes. Les contradictions, d’ordinaire si utiles aux hommes de science, semaient le trouble dans les foyers. Or, c’est bien dans le doute qu’émergent les solutions… Mais nous ne savons pas douter. Il nous faut savoir tout, tout de suite. Perdus, nous cherchions désespérément une boussole, prêts à confondre espoir et vérité. Nous avions besoin d’affirmations, nous manquions d’humilité. C’est trop difficile d’avancer dans le brouillard. C’est trop difficile d’accepter l’incertitude, de ne pas juger.
Bien sûr, le vaccin n’existait pas encore. Il était à peine un fantasme rêvé auquel personne n’osait croire. Il était loin. Trop loin pour éclairer l’issue. Trop loin pour faire peur et nourrir de nouvelles fractures. Il viendra un jour avec ses partisans, ses détracteurs, ses vérités et ses mensonges. Avant de vaincre le virus, il attisera les tensions les plus radicales. Parce que le temps de la confiance et de la nuance est bel et bien mort.
« L’ignorant affirme, le scientifique doute et le sage réfléchit » disait Platon.
Ce texte ne reflète donc que « mes » vérités de ce moment-là, nourries par mes croyances et ma trop grande présomption. Beaucoup d’entre elles seront contredites très vite par d’autres vérités qui viendront après, et qui elles-mêmes seront obsolètes plus tard. Ainsi va la vie, de convictions en scepticismes, d’axiomes en erreurs, d’espoirs en désillusions.
Pendant une minute au moins, tout était vrai. Après, je ne garantis rien...
Nous sommes confinés depuis trois semaines, en ce matin du dix avril. Il est cinq heures, cinquante-neuf minutes et cinquante-neuf secondes.