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22 Mai 2019
Sur invitation de Claude DORWLING-CARTER, Directeur de l’IEDOM, des membres de Contact-Entreprises conduits par la présidente Lucie MANUEL, ont échangé cette semaine sur la situation économique et monétaire de la Martinique.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, rappelons le contexte de l’environnement international :
En 2018 l’activité économique est toujours à la traine. La Martinique a du mal à trouver des relais de croissance. L’indicateur du climat des affaires (ICA) continue de se dégrader, confirmant la tendance baissière amorcée en 2015. Rien n’indique que les chefs d’entreprise retrouveront de sitôt des raisons d’espérer. Tout indique que leur horizon est bouché par les incertitudes. Leurs perspectives d’investissement sont toujours en baisse. Et la faiblesse de la demande anticipée en 2019 cantonne ces investissements au seul renouvèlement des biens d’équipement, au détriment des capacités de production.
Pourtant en 2018, malgré un regain d’inflation, la consommation des ménages a été très soutenue. Le chiffre d’affaire des hypermarchés a augmenté de 1,7%, alors que la population martiniquaise continue de diminuer. On doit sans doute ce dynamisme à la présence plus nombreuse de touristes sur notre île, et aussi peut-être à l’augmentation des revenus des ménages.
Dans le même temps, les conditions sur le marché du travail se sont améliorées, le nombre des demandeurs d’emplois ayant baissé. Cette embellie doit être bien sûr relativisée, en regard de la forte chute démographique que connaît la Martinique depuis 2009 !
Au niveau sectoriel, le tourisme confirme ses bons résultats de l’année précédente. L’activité agricole est partiellement en redressement, bien qu’elle ne soit pas encore remise des évènements climatiques de 2016 et 2017. En revanche, l’activité commerciale et le secteur secondaire tournent au ralenti.
Cette grande mollesse de l’économie martiniquaise nous est malheureusement familière depuis plusieurs années.
Elle trouve notamment sa source dans les insuffisances d’un secteur public qui pèse lourdement dans l’économie Martiniquaise : plus de 40% de notre valeur ajoutée provient du seul secteur non marchand ! C’est-à-dire, près de deux fois plus que ce qu’il pèse au niveau national !
Et avec un tel poids, quand les collectivités toussent, c’est toute la Martinique qui tombe. Or, en effondrant la commande publique, en payant leurs fournisseurs à 86 jours en moyenne, en instruisant les dossiers au lance-pierre, en démoralisant les initiatives privées… ces collectivités font bien plus que tousser !
Mais il n’y a pas de fatalité. Nos voisins de la Guadeloupe nous le prouvent !