18 Septembre 2010
C'est dimanche, jour du poème d'Hippolyte de Reynal. Aujourd'hui, nous allons dans la cuisine où somnole un génie familier de la maison : le placide frigidaire...
Lentement, mollement la caresse lunaire
Monte et s'attarde un peu sur le front du mur blanc,
S'égare sur le buste et chatouille le flanc
De l'obèse, placide et sage frigidaire.
S'éveillant d'un subit émoi, son coeur tremblant
Bat la chamade ainsi qu'un rythme embryonnaire ;
Sa gorge, sous la triple armure réfractaire
Ronronne de plaisir sous ces baisers troublants !
Ce n'est plus l'encombrante armoire où cristallise
La Frigorie éparse en étroites banquises
Au bruit sourd du moteur robuste au rythme égal ;
C'est un ventre (où s'agite et toujours s'ingénie
Quelqu'esprit familier, quelqu'enfantin génie)
Grotesque au bout de son cordon ombilical !