24 Juillet 2010
C'est dimanche, jour du poème d'Hippolyte de Reynal. Un sonnet ironique sur les discoureurs amoureux des micros, dont les paroles n'intéressent au fond pas grand monde...
Sonore écho brisant l'hélix et l'anthélix,
Ô pâle ami du verbe et des chaudes cadences
Dont le flux se déverse avec incontinence,
Équation confuse où zéro égale x,
Sois heureux, toi pour qui toute estrade est la Pnyx
Et le monde une grande salle d'audience ;
Si personne ne goûte ici ton éloquence,
Tu parleras bien mieux sur les rives du Styx.
Le mimant, tu sauras amuser Démosthène
Et les pâles rhéteurs, les sophistes d'Athènes
Silencieux autour d'un funèbre repas.
Il vaut mieux leur sourire, il vaut mieux leur silence
Que la triste gaieté, la froide indifférence
Des vivants ennuyeux qui ne t'écoutent pas !