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Laisse-moi te dire

Clichés, caricatures et racisme...

Clichés, caricatures et racisme...

L’humanité est composée d’individus vertueux, toxiques, méchants, gentils, profiteurs, soumis, crétins, intelligents, pervers, audacieux, craintifs, talentueux… l’humanité n’est rien d’autre que l’addition de ces diversités individuelles, de tous ces Homo Sapiens chargés de défauts et de qualités.

On peut en aimer certains, en détester d’autres. C’est humain. Ce qui l’est moins c’est de faire des amalgames et de mettre toute une catégorie dans un même sac pour mieux le brûler.

Je me suis toujours insurgé contre celles et ceux qui utilisent à tous vents l’article défini pluriel « LES » pour caractériser un groupe d’individus, dans une démarche essentialiste, pour ne pas dire raciste.

Ainsi quand j’entends « LES arabes », « LES juifs », « LES noirs », « LES blancs »… suivi d’une épithète, je sais que l’antichambre du racisme est ouverte.

Et on aura beau me dire que « sa ki bon pou zoua pa bon pou kan-na » je continuerai de m’insurger, car personne ne doit être réduit à la couleur de son enveloppe. Le penser revient à nier la dignité humaine dont chacun peut se prévaloir.

Alors quand j’entends cette jeune femme du haut de sa « Grandeur Noire » mettre LES békés au pilori en concentrant sur leurs têtes tous les clichés du monde, je ne peux pas rester silencieux malgré les foudres qui ne manqueront pas de s’abattre sur moi.

Dans sa vidéo intitulée « la vérité sur les békés », la chroniqueuse de « Grandeur Noire » énonce en effet quelques vérités sur les origines précaires des populations des îles. Puis elle présente sans nuance les békés comme étant les descendants de prostituées et de criminels européens ayant transporté toutes leurs tares jusqu’à nos jours. Elle dérive enfin vers les amalgames les plus odieux allant jusqu’à cerner « LA mentalité DES békés » et proclamer sans discernement : «  Aujourd’hui encore, ILS continuent d’exploiter la population Martiniquaise et Guadeloupéenne, et continuent de s’enrichir en appauvrissant la population de ces îles et en oppressant les salariés (sic) ».

Se rend-elle compte à quel point elle caricature la vérité sur la seule pulsion de ses fantasmes ? Bien sûr, elle a le droit de détester Monsieur Untel ou Madame Bidule. Bien sûr elle a le droit de dénoncer les propos ou les actes auxquels des individus se livrent, qu’ils soient noirs, blancs, bleus ou verts. Bien sûr elle peut combattre ceux qui agissent à l’encontre de ses valeurs ou de ses intérêts, non pas à cause de ce qu’ils sont, mais à cause de ce qu’ils font. Mais quand elle désigne à la vindicte toute une partie de la population sur le seul critère de son appartenance socio-ethnique, elle contrevient non seulement à la morale élémentaire, mais à la loi !

Car, faut-il le rappeler, parmi celles et ceux qu’elle stigmatise en bloc et sans retenue, il y a des salariés, des fonctionnaires, des responsables d’associations, des enseignants, des chefs d’entreprise, des médecins, des cadres, des ouvriers, des artisans, des agriculteurs, des chômeurs, des curés, des bonnes-sœurs, des gros, des petits… bref des hommes et des femmes tous aussi différents les uns que les autres, dans les mêmes proportions que dans n’importe quel groupe humain. Des hommes et des femmes victimes d’une agression raciste outrancière et condamnable !

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D
J'apprecie fortement ton propos.<br /> Je conçois l'humanité en couleur, et surtout pas en racisme. <br /> Nous Martiniquais arrivons à être dans le paradoxe du: VIVRE ENSEMBLE, MAIS SÉPARÉMENT.
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J
Sans compter le fait qu'elle s'autodenigre une part d'elle d'elle-même d'origine béké.
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