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15 Novembre 2018
Ce qui vient de se passer à Paris sur la fiscalité du rhum est incompréhensible !
L’Assemblée Nationale et le Sénat ont entériné la mise à bas de la filière canne-sucre-rhum, l’une des seules filières qui offre des vraies perspectives de développement à la Martinique.
Pourtant, l’idée de faire du rhum le moteur de notre développement est largement partagée chez nous : si le whisky a su développer l’Ecosse, si le vin a su développer Bordeaux, pourquoi notre rhum AOC ne parviendrait-il pas à développer la Martinique, et à la faire rayonner loin de ses frontières ?
Pourquoi la Martinique ne serait-elle pas la capitale mondiale du rhum ?
Nos élus, nos décideurs, nos forces vives, nos citoyens partagent aujourd’hui cette vision de bon sens, et sont prêts à défendre cette stratégie territoriale enfin consensuelle. Tous ont bien compris qu’une telle stratégie peut dynamiser l’ensemble de nos secteurs économiques : industrie, agriculture, tourisme, BTP, artisanat…
C’est pourtant cette filière d’excellence et d’espoir que le gouvernement vient de plomber au nom d’une prétendue logique sanitaire.
C’est d’autant plus absurde que contrairement aux idées véhiculées dans les sphères parisiennes, le niveau d’alcoolisme est sensiblement moins élevé en Martinique que dans l’Hexagone.
Le rhum est loin d’être l’alcool le plus consommé en Martinique. Il ne représente que 8% de la consommation locale, contre 63% pour la bière. Viennent ensuite les vins et le Champagne, qui représentent 21% de la consommation des boissons alcoolisées et qui bénéficient aussi d’une fiscalité avantageuse.
Comme le dit très justement la sénatrice Catherine CONCONNE, « si l’alcoolisme est un fléau qui doit absolument être combattu, la multiplication brutale par 7 de la fiscalité du rhum est totalement inadaptée et aura pour conséquence première de déstabiliser l’une de nos rares filières distinctives. »
La fiscalité du rhum sera augmentée de 600% d’ici 2025 ! 600%, vous avez bien lu ! Ce qui renchérira fortement le prix de vente de nos rhums, ouvrira le marché local des alcools bon marché importés, et mettra notre filière canne-sucre-rhum à genoux.
Ce mauvais coup est un coup de plus qui s’ajoute à tous les autres : baisse de l’abattement fiscal, suppression de la TVA NPR et du CICE, baisse des aides sectorielles, taxes de séjour sur l’hébergement touristique… Mais, mais… qu’avons-nous fait à la France pour mériter une telle punition ?