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10 Avril 2010
C'est dimanche, jour du poème d'Hippolyte de Reynal. Aujourd'hui, un sonnet qui nous raconte les raisins de mer qui
poussent sur les plages de Martinique; de drôles de petits fruits âcres et doux à la fois...
Le soleil et le vent qui bercent les chloroses
Gorgent le long des jours de sels et de rayons
Ta chair frêle et pourtant lourde d'exhalaisons
Que le sang de la mer transfuse et cyanose !
Ta pulpe avivera les pales lèvres roses
De rouge, violette ou perse floraison ;
Et de lambeaux épars empourprant le gazon
Des bords déchiquetés d'exquises ecchymoses !
Une lèvre de femme avait ce goût de sel,
Chaude comme le sang, âpre comme le gel,
Amoureuse parfois de savante blessure.
Et je sens dans ce fruit ta douceâtre âcreté
Le sauvage velours, la timide âpreté,
De celle où saigne bien une tendre morsure !