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27 Décembre 2021
C’est pour rompre avec l’Apartheid et promouvoir la réconciliation nationale en Afrique du Sud que Desmond Tutu et Nelson Mandela ont employé le terme de « Ubuntu ». Un terme Bantou qui réunit les concepts d’humanité et de fraternité, et qui fait de l’altérité la source première de la richesse humaine. Sans l’autre on n’est rien...
L’archevêque précisait : « Quelqu’un d’Ubuntu est ouvert et disponible pour les autres » car il a conscience « d’appartenir à quelque chose de plus grand ».
Ubuntu dépeint un idéal de société conciliée, opposée à la ségrégation. C’est pourquoi ce terme était au cœur de la Commission Vérité et Réconciliation présidée par le prix Nobel de la paix, Desmond Tutu. Son but était de transcender l’esprit naturel de victimisation et de restaurer un rapport de sincérité et de confiance entre les citoyens.
Concrètement, les sud-africains ont été invités à s'exprimer dans des forums afin qu’ils puissent retrouver leur dignité. Ils se sont exprimés sur les exactions commises au nom du gouvernement mais également celles commises au nom des mouvements de libération nationale. Leurs auteurs ont donc été appelés à se repentir devant leurs victimes. Et en échange de leur confession publique, ils ont pu obtenir une amnistie pleine et entière. Cette démarche audacieuse et salutaire a été rendue possible grâce au message Ubuntu, mais aussi parce que les protagonistes étaient vivants. Ce sont bien les victimes réelles qui ont parlé à leurs vrais bourreaux, et inversement.
Sous la prodigieuse impulsion de Nelson Mandela, de Frederik de Klerk et de Desmond Tutu, les Africains du Sud ont su « se dépasser » pour se réconcilier ; ils sont parvenus à s’affranchir de leurs étiquettes respectives, à redevenir des personnes fortes de leurs liens et à retrouver le chemin de la confiance.
(...)
Ubuntu nous enseigne que nous sommes tous interdépendants, et que nous devons nous conduire avec le sens de la responsabilité universelle. Que nous devons ce que nous sommes aux autres, à ceux qui sont en lien avec nous maintenant, mais aussi à ceux du passé qui, vie après vie, construisent l’humanité d’aujourd’hui.
Dès lors, qui suis-je ? Si ce n’est chaque maillon de cette longue chaîne du temps ?
Qui suis-je ? Si ce n’est aussi toutes celles et ceux qui m’ont précédé sur la grande trame de l’histoire ? Tous ces ancêtres qui m’ont transmis leur part d’humanité ?
Ce que je suis, je le dois à mes lointains aïeux. A Graak, à Rigo, à Saül et à tous les autres...
La suite sur "Ubuntu, ce que je suis", aux éditions L'Harmattan.