6 Novembre 2018
Exaspérés par l’augmentation du prix des carburants, les automobilistes français menacent de bloquer les routes samedi 17 novembre. Depuis plusieurs jours déjà, la presse et les réseaux sociaux répandent autant d’infos que d’intox sur cette initiative populaire. Très vite, l’esprit de contestation s’emballe. La haine se libère alimentée par les plus belles envolées démagogiques.
Ayons l’honnêteté de dire que cet emballement est d’abord celui de nos égoïsmes ! Bloquer les routes, pourquoi pas ? Mais faisons-le d’abord au nom du bien commun. Et là, ce ne sont pas les causes qui manquent...
La terre peut brûler, les écosystèmes peuvent s’effondrer, les océans peuvent mourir d’acidité, les migrations climatiques peuvent s’amplifier et réveiller les guerres, notre humanité peut être menacée de disparaître... et c’est l’augmentation du prix du diesel qui nous met dans la rue !
Non, le 17 novembre je ne bloquerai pas.
L’alignement du prix du diesel sur celui de l’essence est l’amorce de la nécessaire transition vers d’autres énergies, non fossiles. C’est une amorce comme il y en a tant d’autres à opérer : l’arrêt du plastique, l’arrêt des déforestations, l’arrêt de la sur-pêche, de l’agriculture déraisonnée... Certes, l’augmentation du prix du diesel met des milliers de personnes dans la difficulté. Certes, l’Etat devrait commencer par réduire son train de vie et sa pression fiscale. Mais regarder la terre brûler sans réagir met toute notre humanité en péril.
Alors non, désolé. Même si je dénonce l’uppercut fiscal qui vient assommer notre économie, je ne bloquerai pas les routes à cause du prix du diesel. Car bloquer le pays pour ça, c’est renoncer aux efforts qu’il reste à faire pour la planète !