Idées, projets, vision... pour faire bouger le pays, les gens et les marques en Martinique et ailleurs...
5 Février 2020
Il y a dans nos sociétés trois catégories d’individus :
De tous temps c’est le jeu de ces trois catégories qui détermine les orientations communes. Si la société va dans le bon sens, c’est que la minorité des constructeurs est un peu plus active. Si au contraire elle va dans le mauvais sens, c’est que la minorité des destructeurs est un peu plus bruyante.
Entre ces deux minorités, il y a le peuple qui peut appuyer de son inertie sur la pédale d’accélération des constructeurs, ou enfoncer la pédale de frein des destructeurs. Il observe et il pèse de son bon sens, à condition de ne pas se laisser intoxiquer.
Aujourd’hui, les destructeurs disposent d’un formidable outil qui s’affranchit des nuances de l’intelligence pour toucher directement les cœurs : les réseaux sociaux et leur cortège de propagande, de fake news et de haine sidérante. A travers ces réseaux, les destructeurs usent et abusent des techniques connues de subversion : créer des boucs émissaires, installer une peur muette par l’outrance et défier toutes les organisations en place.
Le but des destructeurs n’est jamais de construire, mais bien de détruire. Il n’est jamais d’unir, mais bien de diviser. Il n’est jamais de concilier, mais uniquement de contester. Ils le font avec une grande efficacité. Et ils sont de ceux qui – sans l’avouer publiquement – se réjouissent de voir leur pays sombrer dans l’enfermement, de voir les entreprises mises en difficulté et de voir s’enfuir les forces vives.
Mais heureusement, en Martinique il y a aussi des constructeurs, qui contre vents et marées agissent par amour de leur pays. Il y a les 4.000 citoyens martiniquais qui, au cœur de chaque commune, oeuvrent pour co-construire la candidature de la Martinique au titre de Réserve de Biosphère de l’UNESCO. Il y a les associations sportives et culturelles qui, malgré leurs immenses difficultés financières, ouvrent leurs bras et leur cœur à leurs membres. Il y a les milliers de fonctionnaires qui croient fondamentalement à leurs missions de service public. Il y a les élus qui ne tombent pas dans la facilité de la démagogie. Il y a les chefs d’entreprise qui, au sein de leurs réseaux associatifs, donnent de leur temps pour permettre à des jeunes martiniquais de conduire leurs projets et de créer des emplois. Il y a toutes celles et ceux qui s’engagent dans les vraies causes d’intérêt général. Il y a les amoureux des yoles qui, en ce moment même, organisent une formidable rencontre entre nos yoleurs et les plus grands skippers français, dans l’unique but de faire rayonner un peu plus notre joyau du patrimoine immatériel, et lui permettre d’être reconnu officiellement par l’UNESCO. Il y a toutes celles et ceux qui dans l’ombre de leur vie discrète agissent d’abord pour le bien commun avant de servir leur intérêt personnel.
Edgar Morin nous rappelle que chacun de nous est, à l’image de notre société, mu par deux forces, l’une négative, l’autre positive. Le meilleur moyen de « réussir sa vie » consiste simplement à laisser ses propres forces positives dominer ses propres forces négatives.
Par les temps troublés que traverse la Martinique, il est bon de rappeler que notre pays est fort de ses constructeurs.