Idées, projets, vision... pour faire bouger le pays, les gens et les marques en Martinique et ailleurs...
15 Août 2011
IDMartinique est le rendez-vous de tous ceux qui veulent contribuer, par leurs idées positives, au développement de notre île. Cette semaine encore, le prolixe sociologue Hector ELISABETH, Consultant (Rheiso/Intelligence) et membre actif de Contact-Entreprises, propose de nous tourner vers la mer pour en tirer des bénéfices économiques, patrimoniaux, écologiques et éthiques. Une 16ème IDMartinique qui fleure bon l’air salin...
Et si la Martinique s’inspirait de ses yoles pour s’ouvrir sur la mer ?
Et si les yoles nous servaient de révélateur de l'importance de la mer dans le développement durable de notre île ? Rodolphe DESIRE au moment où il concevait le projet de Port de Plaisance dans sa commune du Marin, tout en faisant face aux embuches semées sur sa route par les conservateurs de tous poils, n'avait qu'un crédo à la bouche : "Il faut tourner la Martinique et les Martiniquais vers la Mer". Sa ténacité lui a permis de mener à terme son projet de Port de Plaisance dont nous pouvons apprécier aujourd’hui les résultats.
Mais pour autant, la Martinique et les Martiniquais sont-ils aussi tournés vers la mer qu'ils le devraient ? La question reste entière et complexe depuis toujours. Les Caraïbes étaient gens de mer forcenés. Mais la suite de l'histoire de nos sociétés n'a pas toujours été dans ce sens.
Une intéressante revue francophone, de l'Université Américaine du Minnesota, "l'Esprit Créateur", publie dans sa dernière édition de juillet un numéro spécial sur le thème des "Ecritures du rivage : mythes, idéologies, jeux" avec d'intéressantes contributions d'auteurs comme par exemple J.M Leclézio. Un article aura particulièrement retenu mon attention, intitulé "la mer, la plage, l'épouvante". Il traite de la question des boat-people haïtiens. C'est à la lumière de ces différents éléments qu'il m'a été donné de m'interroger sur le sens exact du tour des yoles dans la réalité actuelle de la Martinique.
Le premier constat est que cet événement crée un engouement populaire considérable - presqu'autant que le Carnaval - avec un axe fédérateur indéniable. Toutes classes d'âge, toutes catégories sociales confondues, chacun vient y trouver du sien et toute la Martinique semble être mobilisée sur l'événement. Donc le lien avec la mer est clairement établi à cette occasion. Quelles sont les dimensions qui peuvent être optimisées afin d’en faire une vraie locomotive du développement durable à partir de la mer ?
2- La dimension patrimoniale et sportive. C’est sans doute de pratiques nautiques traditionnelles dont il est question ici, avec une place à donner aux gommiers et aux avirons. Les écoles de voiles classiques seraient sans doute à mettre aussi dans le coup.
4- Enfin une dimension Ethique. Il est sans doute bon de garder un caractère festif dans cet engouement populaire que nous avons signalé. Mais n'y a-t-il pas aussi nécessité de canaliser les débordements dont certains mettent toujours en péril la liesse populaire. Notre jeunesse a un rôle à jouer dans cet encadrement, puisque les débordements la concernent en premier lieu. Et, pour parodier des choses connues, on peut dire que pendant cette semaine "lan mè ya cé tanou". Alors, si cé tanou an nou respecté i". Ayons des comportements citoyens vis à vis de notre milieu.
Dès lors si cette semaine du Tour des Yoles est une semaine où nous sommes tous tournés vers la Mer, comme le souhaitait Rodolphe Désiré, c'est un bon début. Mais organisons cette appropriation sans prédation ni déprédation.
Deux petits clins d'œil pour terminer: La commune du Robert a été la grande bénéficiaire de ce Tour des Yoles 2011 avec départ et arrivée et yole gagnante. C’est une juste récompense pour son maire Alfred Monthieux qui, tout comme Rodolphe Désiré, a misé sur le développement par la mer en initiant et en défendant avec acharnement l'un des projets les plus ambitieux sur cette question en Martinique "le Centre Caribéen de la Mer". L'autre grand triomphateur, c'est indéniablement le patron de la yole Robertine Ufr/Chanflor, Félix Mérine reconnu unanimement comme un "Docteur es yoles". Or quand nous décomposons son patronyme cela nous donne MER'IN. Nous y voila, jetons-nous à l'eau et faisons de la Mer et de tous ses trésors le vrai vecteur de notre développement durable, ce qui doit être naturellement le credo de tout insulaire.
Une IDMartinique d’Hector Elisabeth, parrainée par Contact-Entreprises.
L’Association Contact-Entreprises parraine le programme IDMartinique initié par l’AACC Outre-mer, et invite toutes les bonnes volontés à y participer : en vous inscrivant sur le fil Twitter @IDMartinique et en prenant à votre compte une idée commençant par « Et si… », en la développant sur une page A4 dactylographiée, et en nous l’envoyant à info@contact-entreprises.com ou idmartinique@laissemoitedire.com.