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Octroi de mer : quand l’addition politique tombe dans nos caddies...

Octroi de mer : quand l’addition politique tombe dans nos caddies...

Les voilà donc, nos conseillers territoriaux, réunis en plénière, concentrés et soucieux – paraît-il – de l’intérêt général. Et que décident-ils ? À en croire Martinique La 1ère (voir ici), une énième augmentation du taux d’octroi de mer, sur 62 produits du quotidien. 28 millions d’euros de plus à la caisse… mais pas la leur. La nôtre.

Vous avez bien lu : 28 millions d’euros de plus, quand les tables rondes de la vie chère avaient péniblement arraché un effort collectif de 11 millions d’euro !

On parle ici de produits de consommation courante, parmi lesquels des aliments importés comme le poisson ou le melon, mais aussi du matériel de BTP ou encore du mobilier. Autrement dit : se nourrir, se loger, se meubler… vivre, tout simplement. Voilà ce qui va coûter encore plus cher en Martinique. Comme si le quotidien n’était déjà pas suffisamment éprouvant pour une grande majorité de foyers.

Certes, l’exécutif local justifie cette décision par la nécessité de combler les trous d’un budget territorial mal en point. 22 millions d’euros pour les communes, dit-on. On pourrait comprendre. On pourrait… si ces mêmes élus – pas tous, heureusement - ne passaient pas leur temps à pointer du doigt les entreprises, et notamment la grande distribution, accusées de tous les maux : marges abusives, opacité, déconnexion avec la population. L’arroseur serait-il devenu l’arrosé ? Ou plutôt… le pompier pyromane ?

Car il faut oser. Oser nous faire croire que l’Europe « exige ». Oser se défausser sur Bruxelles comme on balaye une gêne sous le tapis. Non, l’Europe encadre. Mais elle n’a jamais demandé à nos élus de renchérir la vie des Martiniquais sans contrepartie.

Et pendant ce temps, nos services publics, eux, dégringolent : transports en panne, déchets mal gérés, fonds européens non versés à temps, délais administratifs délirants... Une chose est sûre : l’austérité ne s’applique pas à tous. Parce que là est le fond du problème : on taxe pour compenser l’inefficacité, pas pour investir dans l’avenir.

Et à force de charger la yole, elle coule.

On ne peut pas à la fois augmenter la fiscalité locale, s’indigner de la vie chère et continuer à faire porter le chapeau à ceux qui créent, produisent, investissent. Les entreprises martiniquaises, elles aussi, sont à bout. Elles subissent une pression fiscale, administrative, sociale hors norme. Et ce sont pourtant elles qui embauchent, innovent, participent à l’activité réelle.

Les élus ont déjà fait grimper le prix de la carte grise pour financer leur propre gestion hasardeuse. Maintenant, ce sont nos assiettes et nos logements qui trinquent. Et demain, quoi ? Une taxe sur l’air sargassé qu’on respire ?

En 2026, de nouvelles élections viendront, avec leurs lots de promesses recyclées et de coups de com’ bien huilés. Il est temps que les citoyens martiniquais relèvent le niveau d’exigence. Qu’on ne se contente plus de slogans, mais qu’on exige des résultats, de la compétence, de la vérité.

L’heure n’est plus aux postures. Il faut revoir notre modèle : utiliser notre droit à l’expérimentation, repenser la gestion de nos services publics, soutenir les entreprises locales autrement qu’en les déclarant « responsables » du désastre. Il faut de la rigueur, du courage, et une vision.

Les organisations professionnelles, les syndicats, les citoyens doivent dire non. Pas à la fiscalité en tant que telle, mais à la fiscalité injuste, paresseuse, à courte vue. Parce qu’il est plus facile d’augmenter les taxes que de réformer une administration surabondante. Plus facile d’attaquer les hypermarchés que de remettre en cause les sureffectifs ou les délégations de service public calamiteuses.

Mais cette facilité, c’est nous qui la payons. La vraie réforme commence par la vérité. Osons la dire : la vie chère en Martinique n’est pas qu’économique. Elle est politique.

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P
Curieux de savoir si l' octroi de mer s' appllique et a quel taux sur les importations de carburant?
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