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Quand Réseau Entreprendre avance dans un monde qui change…

Quand Réseau Entreprendre avance dans un monde qui change…

Nous sommes à Strasbourg, siège du Parlement Européen, où sont réunis en biennale 700 chefs d’entreprise membres de l’association Réseau Entreprendre, parmi lesquels une jeune délégation ultramarine conduite par Anne-Laurence Ebadère pour la Martinique, Karine Besombes pour la Guadeloupe et Tony Mirande pour la Guyane. Organisée par la dynamique équipe d'Alsace, cette rencontre exceptionnelle vient rompre les longs mois d’isolement que la crise Covid a imposés à ces créateurs engagés, tous animés par la même vision : « Servir l’homme à travers la création d’entreprises ».

La vision de Réseau Entreprendre est claire. Elle transforme chacun de ses membres en serviteur de l’emploi, en s’appuyant sur cinq valeurs-clés :

  • l’important, c’est la personne,

  • le principe, c'est la gratuité,

  • l'esprit, c'est la réciprocité,

  • la solidarité,

  • la bienveillance.

Ce rendez-vous strasbourgeois a été l’occasion d’entendre des débats passionnants sur le thème de « la croissance dans un monde qui change ». Un monde marqué par le double défi des ruptures écologiques et technologiques qui nous impose ses échéances vitales. Un monde qui émerge tout juste d’une crise Covid majeure, la plus forte crise que nous avons connue depuis 80 ans.

Et pourtant, l’économie française est déjà sur le point de retrouver son niveau d’avant ! Un succès inattendu qui, selon Nicolas Bouzou, résulte de l’action volontariste du gouvernement qui a su protéger les entreprises françaises « quoi qu’il en coûte ». Si bien qu’après 18 mois difficiles, les emplois sont pratiquement rétablis, le tissu des entreprises n’a pas craqué, et le pouvoir d’achat des français est globalement sauvegardé.

Cette politique de soutien économique a coûté cher, très cher : entre 15 à 20 points de PIB. Mais par chance, la crise est survenue au moment où les taux d’intérêt étaient au plus bas, si bien que le coût de l’endettement français n’a pas progressé. Il a même baissé !

Aujourd’hui, nos entreprises sont d’abord confrontées à des difficultés d’approvisionnement de matières premières, et des problèmes de recrutement. Deux sujets concrets qui s’inscrivent dans un environnement marqué par les nouveaux défis écologiques et technologiques.

Les entreprises n’ont plus le choix. Elles doivent engager des changements en profondeur : elles doivent participer en première ligne à la décarbonation du monde, ce qui n’est pas incompatible avec le principe de croissance économique, bien au contraire. L'impératif de décarbonation réveille les motivations des collaborateurs en apportant du sens à leurs missions. Les entreprises qui renonceraient à s'engager dans cette voie vertueuse prendraient le risque de perdre leurs talents. Elles prendraient le risque de devenir moins attractives et de s'affaiblir... Ces changements profonds qui s'imposent désormais à elles peuvent générer une nouvelle croissance « qui répare », à condition de miser sur l’innovation et les nouvelles technologies.

Pour réussir ces changements, il faut des talents. Or les entreprises ont du mal à embaucher. Étrange paradoxe dans un pays où tant de personnes sont privées d’emplois. Comment réussir à insérer les nombreux chômeurs actuels ? Comment adapter les compétences aux nouvelles fonctions ? Comment rendre les missions attractives, comment réveiller l’optimisme des collaborateurs et donner du sens à leur travail ? Et d’une manière plus globale, comment mettre en mouvement l’ensemble des populations sur un projet commun ? Contrairement à la crise de 2008, celle que nous traversons touche les individus au plus près de leur intimité. C’est sans doute le pré-requis pour obtenir enfin un changement collectif.

Cette exigence de changement engage la France à faire sa part du travail. Elle l'engage à renforcer ses piliers d’influence dans le monde (légitimité géopolitique, stratégie d’innovation, autorité éthique…) pour développer ses capacités à produire des technologies et à rétablir son autonomie industrielle. Et si la France avait l’ambition d’inventer les solutions technologiques de la décarbonation mondiale ? Et si elle reproduisait pour le climat l’incroyable succès que le Professeur Jacques Marescaux a su créer pour la santé en fondant à Strasbourg l’IRCAD, le champion mondial de la chirurgie robotisée ?

La prise en compte des enjeux de transformation écologique, sociale et technologique est essentielle pour permettre aux entreprises de croitre, de devenir des marques employeurs performantes, et donc d’attirer et de retenir des talents. L’objectif national « solde carbone zéro » est pour 2050, c’est à dire demain. Et la trajectoire impérieuse d’une augmentation du réchauffement climatique limité à 1,5% impose dès maintenant des efforts considérables.

Les entreprise doivent donc mettre le sujet de la décarbonation au cœur de leurs réflexions et de leur action. Elles y parviendront avec l’aide des politiques publiques qui doivent développer des stratégies d’encouragement aux pratiques responsables : défiscaliser les relocalisations de production, les démarches d’intéressement des salariés, les investissements vertueux, etc. Elles y parviendront aussi en investissant massivement dans la recherche, les technologies et la science. Elles y parviendront enfin en répondant correctement au « pourquoi » de chaque salarié : donner du sens au travail, offrir de l’autonomie aux collaborateurs, rétablir le sens de l’autorité, cultiver l’esprit du collectif…

Ces changements s’appuieront aussi sur la mobilisation des technologies digitales qui constituent d’ores et déjà le nouveau moteur de la croissance économique. Un moteur utile et angoissant qui crée aussi bien des déstabilisations massives que des progrès majeurs. La destruction créative chère à Schumpeter est à nouveau en marche pour ouvrir par à-coups violents de nouvelles perspectives. Des milliers d’emplois seront démolis, et de nouveaux emplois seront créés, mais pas toujours pour les mêmes personnes… L'enjeu est de taille pour les DRH, qui devront à la fois détecter les nouvelles compétences tout en aidant les anciennes à s'adapter.

Ces exigences de changement interviennent en pleine révolution technologique : révolution digitale, révolution des bio-technologies, révolution de l'Intelligence Artificielle... Jamais les avancées n'ont été aussi rapides. Jamais les choses n'ont été aussi vite. Comme toutes les technologies, le numérique contribue à améliorer la vie des individus. Mais il peut aussi engendrer des dérives dangereuses. Attention, trop de tech tue l’affect. L’abus de numérique est dangereux pour la santé et peut générer des pollutions multiples : cognitive, intellectuelle, sociale, climatique… des variations mortifères que seul un regain de conscience pourra endiguer. 

Pour réussir la croissance dans un monde qui change, il nous faut donc renforcer notre niveau de conscience individuelle et collective. Il faut que nos entreprises soient elles-mêmes des lieux de conscience pour changer le monde, des lieux où le coefficient de conscience rivaliserait avec tous les autres coefficients de performance.

Le changement, c'est maintenant. Alors, on attend quoi ? 

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