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Quand le moment est venu pour la Martinique de donner un ministre à la France !

A la veille de la constitution du nouveau gouvernement Bayrou, j'ai eu le plaisir de co-signer une tribune avec Michel Taube, fondateur d'Opinion Internationale, sur la nécessité pour la Martinique de rompre une vieille posture et de donner enfin un ministre à la France. Voici la tribune :

Martiniquais, donnez enfin un ministre à la France !

Depuis plus de quarante ans, la Martinique n’a pas eu l’honneur de voir l’un des siens siéger au sein d’un gouvernement de la République française. Un constat glaçant lorsqu’on sait l’apport historique, culturel et intellectuel de ce département des Caraïbes à la grandeur de la France. Ce déficit de représentation politique au plus haut niveau n’est pas sans conséquences : il alimente un sentiment de marginalisation et contribue insidieusement à l’érosion des liens entre la Martinique et l’hexagone.

Cette absence prolongée d'un ministre ou d'un secrétaire d'État martiniquais n’est pas un simple oubli. Elle traduit un refus local – la doctrine Césaire ? -, sinon une négligence structurelle qui renforce un sentiment de mise à l’écart. Pendant ce temps, d’autres territoires ultramarins, à juste titre, ont vu leurs représentants accéder à des postes stratégiques. La Guadeloupe, la Guyane, la Réunion, et même Mayotte, ont tous eu leurs figures ministérielles, contribuant à créer des réseaux efficaces et à forger un dialogue constructif avec l’Hexagone. Mais la Martinique, à ce jour, reste à quai.

Cette situation ne doit pas être sous-estimée. En Martinique, le sentiment de déconnexion avec l’État nourrit des tensions identitaires qui trouvent un écho croissant dans les discours séparatistes et indépendantistes. Si une partie de la population continue de croire en la force de l’unité républicaine, beaucoup s’interrogent sur la capacité de la France à reconnaître et à valoriser pleinement la contribution martiniquaise.

Il est urgent de rétablir la confiance et de retisser des liens républicains solides. La nomination d'un ministre martiniquais serait un geste fort, porteur d’un message clair : la Martinique compte, non pas seulement comme un territoire lointain, mais comme un élément essentiel de la nation. Ce serait une manière de réhabiliter une égalité de considération, de reconnaître les compétences et les talents issus de cette terre, et d’envoyer un signal d’unité nationale.

D’aucuns pourraient rétorquer que la nomination d’un ministre doit avant tout répondre à des critères de compétence et non de représentation territoriale. Mais ces deux dimensions ne s’excluent pas : la Martinique regorge de personnalités brillantes, prêtes à prendre des responsabilités. De grands intellectuels, entrepreneurs, universitaires et élus locaux, anciens députés européens pourraient incarner avec excellence cette mission au sein du gouvernement.

En élevant une figure martiniquaise à un poste ministériel, la France enverrait un signal d’espoir et d’ambition partagée. Cela permettrait de renforcer un sentiment d’appartenance, de lutter contre la montée des clivages et de créer les conditions d’un dialogue rénové entre la Martinique et la République. Une telle décision serait un pas courageux vers une réconciliation républicaine et un hommage concret à l’idéal césarien d’une unité dans la diversité.

La Martinique a offert à la France des figures de proue dans les domaines des arts, de la littérature, des sciences et de la politique. Il est temps qu’elle lui « offre » également un ministre, pour qu’ensemble, la Martinique et la France puissent réinventer un avenir commun, solide et harmonieux.

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