20 Mars 2010
Ô Porte de l'Enfer, paradis des cascades,
De la chaste fraîcheur, vierge ruissellement
De sources, de ruisseaux, de torrents écumants
Dans la pure gaieté des vives cavalcades ;
L'âme, près de franchir ta haute et sombre arcade
Se retourne et veut dire : "arrête un moment,
Vivre est doux, vivre est bon. Nous sommes deux amants,
Va, laisse-nous, ô mort, finir la promenade" !
Hélas, le moment fuit comme l'eau du torrent ;
L'instant n'est qu'un éclair ; ainsi des diamants
Qui vibrent dans l'écume et luisent par saccades ;
Et notre pauvre joie ira clopin-clopant ;
Aveugle, s'en viendra heurter ta colonnade,
Ô Porte de l'Enfer... que garde le Serpent !
(Hippolyte de Reynal)