7 Mars 2010
Quelque vaisseau très las d'un voyage très long
A l'aiguade fermant l'harmonieuse crique
Amène, dans le chaud silence des Tropiques,
Sa voile de misaine et celle d'artimon.
Flibustiers sans vergogne et cadets sans renom
Saluent d'un cri joyeux "les lendemains épiques" ;
Et la fièvre qui brûle en leurs chairs faméliques
Ne laissera demain que la cendre d'un nom !
Un nom qui vibre encor d'une étrange musique,
Dans l'odeur de la poudre et l'encens pacifique,
Où fleurit le pommier, où tonne le canon !
Une cendre qui sur la terre où Dieu l'exile
Tressaille, quand l'écho du "Coffre à mort" répond
A vos lointaines voix, cloches de Corneville !
(Hippolyte de Reynal)